• Hier, je suis parti assez tôt, vers 7 h. Le jour ne vient pas si tôt en Galice, même le 28 juin. Je ne me suis pas spécialement pressé. Mais je suis arrivé aux portes de Santiago vers 11 h et quelques. Ne voulant pas arriver tout de suite au centre ville, j'ai pris le premier albergue à l'entrée de la ville, l'albergue San Lazaro. C'est un gîte de grande capacité, encore neuf, très bien équipé, sous-utilisé par les pèlerins, donc calme. L'inconvénient c'est qu'on est encore à 3 kms environ de la cathédrale. Je savais que j'étais de toute façon en retard pour la messe des pèlerins de midi. Une fois que j'ai pris place et posé mes affaires, je suis parti avec seulement mon casse-croûte dans un sac plastique. Il est désormais interdit d'entrer dans la cathédrale avec son sac à dos, alors ne parlons pas d'un carrix (Des petits malins ont trouvé le moyen de proposer un gardiennage des sacs à proximité de la cathédrale pour 3 €).

    J'ai vraiment pris mon temps pour arriver. Je me suis arrêté vers midi dans un parc pour manger mon pique-nique. Continuant mon chemin, un peu plus loin, j'ai vu et entendu arriver en défilé le "cercle celtique", le groupe de danses traditionnelles de Santiago, précédé de 5 gaïtas et de toute la batterie qui va avec. Ils se sont arrêtés sur une petite place triangulaire où des gens les attendaient déjà et d'autres sont arrivés, dont moi. Ils ont donné un petit spectacle de danse, alternativement accompagnés par les gaïtas et par des chants de femmes rythmés par des cymbales. Ils doivent faire ça sans doute tous les dimanches. Avec tout ça, il était bien facilement 14 h quand je suis arrivé à la cathédrale.

    On ne peut pas entrer par le portail de la place de l'Obradoiro car c'est en travaux. Il y a échafaudages et barrières, et le portail de la gloire est entouré d'une clôture. Il faut donc entrer par une porte latérale nord ou sud. Je suis d'abord aller prier devant la châsse des reliques de Saint Jacques, sans avoir à faire la queue. J'ai mis toutes les intentions dans le même paquet car impossible de se souvenir en détail de toutes les demandes de prière. J'ai ensuite fait la queue un peu longuement pour aller faire "l'abrazo" à la statue de Saint Jacques qui est au dessus de l'autel. C'est plus populaire.

    Je pensais qu'il y aurait une messe vers 15-16 h, mais il fallait attendre 18 h. Du coup, je suis rentré au gîte pour me doucher: 6kms en plus aller-retour! La messe de 18h n'était plus une messe du dimanche, mais une messe anticipée de la fête de Saint Pierre et Saint Paul (29 juin), mais ça ne fait rien, j'avais eu une messe du dimanche la veille au soir à Arzua.

    Quand je sortais de la cathédrale l'après-midi, au bureau des pèlerins où on reçoit la compostela, le certificat du pèlerinage, il y avait la queue jusque sur la rue. Avant la messe de 18h, il y avait encore une assez longue queue. Après la messe, il y en avait encore une, un peu moindre, mais là j'avais tout mon temps et donc j'ai attendu jusqu'à l'avoir, et récupérer une autre credencial pour mon chemin du retour. Je ne sais pas s'ils ont réussi à fermer à 2o h comme prévu.

    Aujourd'hui journée de repos à Santiago. Ce matin, j'ai commencé à m'attaquer aux cartes postales, puis j'ai fait quelques courses, puis je me suis rendu à la messe des pèlerins de midi. En début d'après-midi, je suis allé chez le coiffeur, en l'occurrence une coiffeuse. Je ne supportais plus mes cheveux, surtout avec la chaleur dont je ne vous parle pas. J'ai fait couper les cheveux et la barbe assez ras et j'ai demandé à récupérer les cheveux et les poils de barbe dans un sac plastique que j'avais apporté avec moi. Pour Fisterra. Explication dans trois ou quatre jours. Demain autre journée de repos pour finir mes cartes postales. Mais je vais me déplacer vers un autre albergue plus en centre-ville de manière à être à pied d'œuvre pour repartir après-demain.


    4 commentaires
  • Le terrorisme frappe en France, en Tunisie, en Somalie, au Koweit... L'Espagne aussi a monté d'un cran son niveau d'alerte. Aux infos télévisées, la préoccupation était de savoir s'il y avait des victimes espagnoles à la tuerie de Tunisie. Je suppose qu'en France, la question était de savoir s'il y avait des français. Ils ne sont pas de chez nous, alors ça va...

    Ce qui a monté aussi de plus d'un cran en Espagne, c'est la chaleur depuis quelques jours. En France aussi je crois. Et il semble qu'il faut se préparer à pire. Pour le marcheur, il faut partir tôt et essayer de s'arrêter le plus tôt possible en milieu de journée.

    Ceci dit, j'ai rejoint hier le Camino Frances à Arzua et j'ai atteint aujourd'hui Arca O Pino à moins de 20 kilomètres de Santiago. Donc j'y serai demain. C'est vrai que ça fait bizarre aujourd'hui de marcher dans une foule de gens que je n'avais encore jamais vus alors que la vingtaine, toujours les mêmes, qu'on voyait avant, je n'en n'ai revu que quelques uns tant ils sont perdus dans la masse. La différence aussi c'est qu'il y a multiplicité d'albergues: à chaque étape une albergue publique à 6€ la nuit où on est un peu entassés et où c'est un peu la cohue, et des albergues privées où on est plus tranquilles à 10€ la nuit. Quand je suis arrivé à Arzua hier, je suis allé voir à l'albergue publique et que j'ai vu la queue et la bousculade pour y entrer, j'ai vite fait mon choix. La dernière différence aussi sur ce chemin , c'est qu'on peut avoir une messe tous les soirs, et ça c'est bien.


    1 commentaire
  • Je suis donc arrivé aujourd'hui à Sobrado dos Monxes (en gallego, soit: Sobrado des moines) où il y a un monastère cistercien. La porterie donne sur un premier cloître hors clôture dont les salles tout autour sont transformées en albergue de pèlerins. Le frère hôtelier, décontracté, porte une casquette vissée sur la tête, du moins dans l'exercice de ses fonctions, sans doute pas aux offices ou en communauté. L'office de Vêpres sera à 19h, Complies à 21h15 et Laudes-Eucharistie à 7h30 demain matin. Je vais me rattraper un peu du désert spirituel du Camino del Norte.

    J'ai perdu mon laguiole ce midi. J'ai tout simplement oublié de le ramasser dans mon sac après mon pique-nique. Au petit supermarché de Sobrado, j'ai trouvé ...un opinel. Ce sont deux belles productions du génie français. N'étant pas du tout un inconditionnel de l'une contre l'autre, ça me va.


    1 commentaire
  • C'est la Saint Jean-Baptiste, une de mes fêtes. La fête du solstice d'été.

    De Baamonde à Roxica, on est montés tranquillement aujourd'hui de 400 m à 550 m d'altitude en 25 kms sans à-coups. Le chemin passe par des coins qui ressemblent aux Monts d'Arrée, mais avec 300 m d'altitude en plus. Ajoncs, bruyères, genêts, beaucoup de fougères. Il y a aussi des digitales. ce qui montre qu'on est sur le même terrain qu'en Bretagne.

    On peut s'amuser à chercher ce qu'il y a en Bretagne et pas ici. En tout cas, le chemin a côtoyé aujourd'hui deux grands et longs bâtiments d'élevage de poulets bien clôturés avec interdiction de pénétrer pour raisons sanitaires. Et ces bâtiments en cachaient peut-être d'autres derrière. Donc ça, il y a ici aussi. Pour l'instant je n'ai pas vu de gros élevages de porcs. Peut-être qu'il n'y en n'a pas. Du point de vue agricole, c'est surtout la vache laitière qui domine, basé sur un système herbe, conservée en enrubanné.

    Depuis trois jours, brouillard et léger crachin le matin. Puis ça se dégage progressivement. L'après-midi, soleil et chaleur. Il ne semble pas avoir vraiment plu en Galice depuis un bout de temps. Ce qui dément sa réputation. C'est comme en Bretagne!

    Roxica, où je suis arrivé, est un lieu-dit de deux ou trois maisons, dont celle de nos hôtes Elena et Antonio. Il me reste 77 kms, mais je compte faire ça en quatre jours. D'abord parce qu'il faut arriver doucement. Ensuite parce qu'il faut tenir compte de la difficulté du parcours et de possibilités d'hébergements. Demain il y aura à passer par le point culminant de ce chemin. Il y aura à passer (monter et descendre) trois cols à 600 m d'altitude ou plus. Donc 15 kms suffiront, la distance pour aller à Sobrado, où il y a l'albergue du monastère des Cisterciennes. Après-demain, je rejoindrai le Camino Frances à Arzua.


    votre commentaire
  • A Baamonde, où je suis arrivé aujourd'hui, il y a une église Saint Jacques, romane ...fermée. Petite église, mais assez grande pour un petit village. Les deux petits portails ouest et sud ont chacun un petit tympan un peu ouvragé, modeste mais intéressant. Dommage qu'on ne puisse pas voir l'intérieur. A côté, il y a un calvaire avec trois croix, celle du Christ et celles des deux larrons. Les calvaires galiciens ressemblent aux calvaires bretons: le Christ sur la croix est tourné vers l'ouest, direction où le soleil se couche et le jour meurt, mais d'où il faut donc aussi attendre la résurrection. C'est pour ça qu'on va au Cap Finistère après Santiago. Sur le calvaire de Baamonde, à l'envers, tournée vers l'est, il y a Marie avec le cœur transpercé de trois flèches.

    A côté de l'église, il y a aussi une curiosité: un châtaignier qui aurait 800 ans. Son tronc est énorme, et creux. Un artiste sculpteur né ici a sculpté une tête de pèlerin sur le tronc. A l'intérieur du creux, il a reconstitué une "chapelle" à la Vierge du Rosaire qu'on vénère ici, avec une reproduction de sa statue. Dans la maison natale de cet artiste, s'est créé un musée avec, paraît-il un certain nombre de ses œuvres contemporaines, mais on ne peut pas tout faire sur le chemin. Je visiterai une autre fois ...dans une autre vie ...peut-être. Une association s'est créée localement pour s'occuper de l'entretien du châtaignier.


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires