• Je suis arrivé ce soir à Morlaix et j'ai vraiment connu des hauts et des bas depuis trois jours. Dimanche, galère absolue: vent de tempête, pluie. Disons que jusqu'à l'heure de midi, ce n'était pas agréable, mais ça allait encore. A l'endroit où je me suis arrêté pour manger sous la pluie, j'ai téléphoné à mon père en lui disant que le temps n'était pas beau mais que tout allait bien. A peine l'avais-je dit que la pluie a redoublé d'effort et le vent aussi. En plus, je me suis perdu, je me suis embourbé dans un chemin boueux, je me suis découragé, et j'ai fini par appeler mes hôtes du soir à Pleyber-Christ pour qu'ils viennent me récupérer en voiture. Ne sachant plus où j'étais, je suis même revenu en arrière pour avoir un point clair de rendez-vous!J'ai été accueilli avec un feu de cheminée qui m'a réchauffé et séché mes vêtements. Jean-François et Laurette sont un couple proche de la retraite qui ont deux enfants et cinq petits-enfants. Je pensais voir toute la famille. Il avait même été prévu qu'ils viennent à ma rencontre en balade de dimanche après-midi. Mais ce n'était vraiment pas ça, et je n'ai donc vu qu'eux deux. Avec un accueil chaleureux et sympathique.Pourtant la nuit, je n'ai pas trop bien dormi, je me suis rendu compte que mon aventure du jour m'avait érodé le moral et l'énergie, je me sentais stressé, et j'ai commencé à me demander si j'allais repartir le lendemain ou plutôt rester un jour sur place pour me refaire. Cela a été le premier moment de doute de mon chemin. Mais le lendemain matin, le temps s'était amélioré, la détermination était revenue et je suis reparti. Avec seulement un petit crachin au départ, qui s'est vite dissipé, et une amélioration constante au cours de la journée.

    Je suis donc arrivé hier dans l'après-midi à Saint-Pol-de-Léon sous un temps plutôt agréable. C'est la deuxième cathédrale de mon Tro Breiz, que j'ai validé par les tampons "requis". L'accueil de Rose à Saint-Pol m'a refait complètement la cerise. Rose a été la première présidente de l'association Bretonne des amis de saint Jacques. Ancienne prof d'espagnol, elle est une fan de tous les chemins de Compostelle, espagnols en particulier, et a commencé à partir sur ces chemins avant tout le monde, quand personne encore n'en parlait. Elle le faisait aussi presque tous les ans avec des élèves.

    Aujourd'hui le vent est revenu assez fort, mais avec un temps sec. Pierrot, qui est mon hôte de ce soir, a voulu marcher avec moi sur cette étape Saint-Pol - Morlaix. Il a traîné mon "carrix" pendant les deux-tiers du parcours, si bien que ça a été pour moi une étape cool. Demain, je vais entrer en Côtes-d'Armor, cap sur Tréguier, la troisième cathédrale.


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  • J'avais commencé avec le beau temps, mais ça s'est dégradé. Hier crachin toute la journée, ce matin aussi avec en plus du brouillard et du vent, et ça s'annonce ainsi pour au moins trois à quatre jours encore. Il faut faire avec.

    Autre nouveauté: pour la première fois il y a de l'imprévu par rapport aux étapes que j'avais organisées. Aujourd'hui, je devais normalement marcher de Brasparts à Commana, où il était prévu que je dorme à la salle paroissiale. Mais, avant-hier, Yannick, qui m'accueillait à Gouézec avec Hélène, Malo et Soen, a téléphoné à sa mère qui habite Botmeur. Du coup, je suis chez Dominique ce soir. C'est une maison très animée, où il passe beaucoup de monde, voisins et famille. Dominique, veuve depuis peu, a en tout 5 enfants et je ne sais combien de petits-enfants. Ce soir, on m'a annoncé une soirée crêpes.

    Diversité des accueils donc. Hier soir à Brasparts, j'ai passé la soirée tout seul avec Jean-Yves, prêtre retraité, originaire de là et retiré dans sa maison de famille. Demain je serai de nouveau dans une famille avec de jeunes enfants à Pleyber-Christ.

    Par contre, question rencontre avec des pèlerins, pour l'instant c'est néant. Je suis vraiment tout seul. Aujourd'hui, j'étais en plein cœur des Monts d'Arrée, qui sera en quelque sorte l'Aubrac de mon chemin. Plus faible altitude évidemment mais pas mal de dénivelés. Je suis parti d'environ 150m d'altitude et j'ai commencé par monter sans arrêt pendant deux heures, avant de trouver un peu de plat (lande d'herbe, d'ajonc ras et de bruyère. Puis j'ai gravi et descendu successivement le Mont Saint Michel de Brasparts (381m d'altitude) et le Tuchenn Kador (Signal de Toussaines, point culminant du massif à 383m). Tout ça dans la solitude. J'ai été content d'arriver à l'étape pour voir du monde.

    A bientôt.


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  • Voilà déjà deux étapes de faites! Hier matin, dès 7h45, tout un comité, non pas comité d'accueil, mais "comité d'envoi", composé de trois de mes frères, deux belles-soeurs, mon père, ainsi que des amis Pierre et Jean-Jo. Embrassades, photos... et nous voilà partis à 8h pile, Pierre et jean-Jo et moi-même jusqu'à Quimper. Un autre frère, Bernard, m'attendait en fin de matinée à la cathédrale où j'ai eu juste le temps d'arriver avant midi pour faire tamponner mon passeport du Tro Breiz et ma créanciale à l'accueil. Puis Alain, ancien délégué Finistère de l'Association Bretonne des Amis de Saint Jacques de Compostelle nous embarquait tous les trois pour déjeuner chez lui. Il me déposait ensuite sur la vieille route de Briec pour que je poursuive mon chemin, cette fois seul. J'ai passé une excellente soirée chez Hervé et Monique, les amis de Landudal. Mais au bout de cette première journée, je me sentais tout courbaturé de partout.

    Aujpourd'hui j'ai fait une étape plus courte, 16-17 kms, pour me mener de Landudal, jusqu'à chez Hélène et son compagnon, et leurs deux garçons, 9 et 10 ans, qui ont déjà fait l'an dernier un bout de chemin de Compostelle avec leurs grands-parents maternels et le poursuivront. C'est au lieu-dit Ti Goig, commune de Gouézec, au pied du "Garreg an Tan", La Roche du Feu", point culminant de la Montagne Noire bretonne. Juste 279 m d'altitude, mais pour la Bretagne, c'est déjà pas mal. Autant dire que, si hier j'ai commencé tout plat, l'étape d'aujourd'hui m'a réservé davantage de dénivelés. Et demain soir, je serai à Brasparts, aux portes des Monts d'Arrée.

    A bientôt.


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  • On m'a fait remarquer que j'avais commis une coquille (c'est le cas de le dire!) dans mon premier message. Comme quoi, il y en a qui suivent! A l'antépénultième phrase, il faut lire: "Puis de Dol-de-Bretagne, je prendrai la deuxième partie du Tro Breiz par Vannes et Quimper..."  Mais vous aviez bien sûr corrigé de vous-mêmes.

    Aujourd'hui "veillée d'armes". Je suis chez mon père, à l'endroit où je suis né, depuis dimanche soir. Ce sont les derniers préparatifs avant mon départ demain matin à 8h. Ce soir, je me rendrai à la messe paroissiale de Pont-L'abbé, que je concélèbrerai avec le curé, lequel me donnera la bénédiction des pèlerins. Ce sera un moment fort, car d'habitude c'est moi qui donne cette bénédiction aux pèlerins à Lascabanes. Je suis passé de l'autre côté.

    Demain marcheront avec moi jusqu'à Quimper deux compatriotes Combritois, amis d'enfance, avec qui j'ai ciré les mêmes bancs d'école en maternelle et primaire, mais qui sont aussi d'anciens (et toujours) pèlerins que j' ai eu la joie d'accueillir à Lascabanes. D'autres personnes, dont frères et sœur, viendront "assister" au départ.

    A très bientôt.

    Jean-Jacques


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  • Un très grand merci pour tous vos encouragements!

    Je voudrais quand même vous avertir que vous n'aurez pas de photos, ni sur ce blog ni autrement. Je suis fâché avec la photo depuis toujours. C'est psychologique, c'est mental, c'est viscéral, c'est presque pathologique! Je n'aime pas ça, donc forcément je fais mal, je ne sais pas faire. Déjà la prendre, la photo, ce n'est pas bon, quant à la traiter en informatique, je n'ose même pas y penser. Et puis je préfère garder le souvenir des bons moments autrement, et aussi vous en parler autrement.

    Je pars avec une tablette (Asus Transformer Book pour ne pas faire de publicité) pour entre autres choses nourrir ce blog. Je tâcherai aussi de continuer à suivre mes mails. Vous pourrez me joindre si besoin sur mon portable 06 21 74 16 57.

    Je ne porterai pas mon bagage sur mon dos sauf un petit sac pour l'eau et deux bricoles. Le gros sera traîné sur un chariot "carrix" (marque déposée) dont les deux bras s'accrochent à un harnais. C'est comme une sorte de brouette à l'envers, légère, sauf qu'on n'a pas besoin de tenir les deux bras, on a les mains libres, sauf en cas de terrain difficile.

    Si tout cela donne une impression de maîtrise technique et matérielle, il faut dire qu'en fait je ne ferai que ce que je pourrai, qu'il y aura plein de surprises et aussi d'embêtements, et qu'au fond c'est aussi un peu le  but. Si on part sans avoir accepté d'avoir des imprévus et des dérangements, il vaut mieux ne pas partir. "L'homme n'est pas maître de son chemin, le pèlerin ne fixe pas lui-même sa démarche." (La Bible, Le Livre du prophète Jérémie 10,23)

    A très bientôt.

    Jean-Jacques 


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