Deux jours de mauvais temps, ou du moins de temps frais et un peu humide, mais pas forcément désagréable pour marcher. Avant-hier 29 dans l'après-midi le ciel s'est couvert noir et le vent s'est levé froid. Quelques gouttes de pluie symboliques dans la nuit et dans la matinée, mais surtout on était dans le brouillard et les nuages. Ce matin encore froid et vent, puis ça s'est découvert et réchauffé plus ou moins orageux, puis dans l'après-midi ça a encore un peu plu et s'est à nouveau rafraichi. 

Sinon, hier belle journée de marche. Entre Villarval et Atapuerca, on passe par une draille à moutons (accessoirement bordant un terrain militaire) qu'on monte et qu'on descend. J'ai croisé le troupeau de moutons et son berger qui m'a demandé par deux fois si vraiment je faisais le chemin du retour. Après Atapuerca, sur la route, on passe pas loin du site préhistorique où on a trouvé des vestiges de pré-néanderthaliens, je crois les plus anciens des hominidés d'Europe connus (ceux qui veulent aller chercher davantage d'infos peuvent contribuer). Ensuite entre Agès et San Juan de Ortega, puis entre San Juan de Ortega et Villafranca de Montes de Orca, magnifiques chemins dans les forêts. En particulier, la longue traversée des Montes de Oca sur plus de 12 kms entre San Juan et Villafranca a quelque chose de très fort que j'avais déjà ressenti la première fois que j'ai fait le chemin. Il y a pas mal de sapins et de pins qui ont été plantés, mais sur toute une partie, on passe par une vieille forêt de chênes. Je suis né en un lieu dit "Coat Dero" qui signifie "bois de chêne", donc ça me parle.

Aujourd'hui par contre beaucoup de chemin le long de la route, la chère N120! Et maintenant, il pleut vraiment.

En tapant sur la touche d'à côté, j'ai daté l'article précédent du 20 juillet et non du 29. Vous aurez corrigé par vous-mêmes.

Je me rends compte que vous avez passé largement le cap des 2000 visites sur le blog. Merci. 

Deux jours de rang, je n'ai pas eu de bonne connexion wifi. J'ai donc dû vous abandonner quelque peu.

Ayant eu samedi soir 25 la messe de la solennité de "Santiago Apostol" qui prévalait en Espagne sur la messe du dimanche, j'ai souhaité avoir le lendemain la dite messe du dimanche en passant à Fromista. J'y suis arrivé un peu avant midi et je me suis renseigné rapidement pour apprendre que la messe était à 13h à l'église paroissiale. Cela m'a donné le temps de visiter la célèbre église San Martin, une pureté romane, un héritage, je crois, des moines clunisiens, qui ont été beaucoup présents par ici sur le chemin. Après la messe, j'ai continué en suivant le canal de Castille jusqu'à Boadillo del Camino. Ce canal n'a pas été construit pour une navigation quelconque mais pour la distribution de l'eau d'irrigation, comme plusieurs autres par ici.

Lundi j'ai dépassé Castrojeriz pour faire étape à Hontanas. Hier je me suis avancé jusqu'à 10 kms du centre de Burgos pour arriver aujourd'hui environ 13 kms après ce centre. Je ne souhaitais pas en effet faire étape dans le centre de la ville. Je préfère m'arrêter dans des petits bourgs à la campagne. Mais ça a été quand même assez compliqué pour trouver mon chemin dans la traversée de la ville et pour arriver à sortir par le bon endroit. Même dans le "bon" sens, les pèlerins peuvent s'y perdre, alors...

J'en ai donc fini avec la Meseta proprement dite. Demain je vais trouver les Montes de Oca, un autre paysage. La Meseta, j'ai trouvé que c'était bien. Il ne faut pas avoir peur des grands espaces et des longues distances entre lieux de présence humaine. Mais j'avais un avantage: allant en sens contraire des autres, je rencontrais du monde sans arrêt, alors que eux ne se voient pas forcément.

J'ai rencontré hier sur le chemin un journaliste brésilien en VTT faisant un reportage sur le pèlerinage. Ses sacoches étaient bourrées de matériel photographique, caméra et matériel d'enregistrement. Mon cas l'a bien sûr beaucoup intéressé et j'ai donc eu droit à l'interview filmé et à la séance photo. Il me posait les questions en anglais et je répondais en français. Il m'a dit qu'il m'enverrait ça par mail. On verra.

Coup de rafraîchissement ce matin. C'était même couvert noir et le vent était frais. Et la première heure de marche, j'aurais bien supporté une couche de plus. Ensuite c'était bien agréable pour marcher, et notamment pour se faire les 15 kms de désert tout droit ou presque entre Calzadilla de la Cueza et Carrion de los Condes. L'après-midi la chaleur est revenue, mais c'est plus supportable.

Dans la belle église Santa Maria del Camino, concert de guitare ce soir à 19h puis messe à 20h avec bénédiction des pèlerins (comme tous les soirs). Il y a même habituellement Vêpres à 18h, mais pas ce soir, sans doute à cause du concert. Par contre, l'église Santiago (Saint Jacques) est en visite payante. Non!

C'est la Meseta, plateau à blé et à tournesol, mais j'ai vu aussi vers Moratinos une culture que je n'ai pas su identifier. Les blé sont presque tous moissonnés. Les camions viennent dans les champs charger les grandes bottes de paille parallélépipédiques (ouf, j'ai réussi à l'écrire!).

En ce moment les pèlerins, c'est les pieds poudreux. Les chemins, c'est de la poussière. Les chaussures de marche qui s'alignent sur les étagères à l'entrée des albergues sont toutes blanches;

Mais je me demande pourquoi les baliseurs du chemin dans ce pays ont privilégié de faire passer les pèlerins le long des routes alors que des chemins existent. J'en ai identifié un à un endroit que je me souviens avoir utilisé en 1993, mais peut-être qu'il est maintenant coupé quelque part. A Ledigos où je fais étape, je suis arrivé par un chemin. Au village précédent, Terradillos de los Templarios, des flèches jaunes arrivaient de deux directions différentes. J'ai remonté celles du chemin. A Ledigos on retrouve effectivement les deux directions dont l'autre semble aller le long de la route, au moins 1 km plus long sinon davantage. Mais ça arrive probablement plus directement sur les albergues de Terradillos. Ceci explique sans doute cela. Bon, j'arrête de critiquer. A part ça le chemin est agréable, le paysage est ondulé, il y a de grands horizons, ce qui n'est pas pour me déplaire.

Demain, c'est la Saint Jacques. Je vais arriver à Carrion de los Condes, où il y a plusieurs accueils chrétiens et une messe des pèlerins. Je verrai bien ce qu'il y aura de particulier pour la fête.