• Je suis arrivé à Cabo Fisterra à 10 h 45. L'usage veut qu'on brûle là ses vieilles guenilles en signe de renouvellement, en signe de mort-résurrection dirais-je, en signe d'abandon du vieil homme pour revêtir le nouveau dirait Saint Paul. Même si ça ne se fait pas si facilement que ça. Ce n'est pas très écologique et ça fait du CO2, mais tant pis, j'ai sacrifié à la tradition. J'ai brûlé mes cheveux et poils de barbe coupés à Santiago, ainsi que mes vieilles chaussettes usées que j'avais gardées pour ça. Comme je n'avais rien pour allumer du feu, je m'étais arrêté à la ville de Fisterra dans un "bazar oriental" tenu par un chinois acheter un briquet à 1 €. Véridique! Toute l 'humanité s'en mêle. Il y avait déjà un feu allumé par d'autres qui brûlaient leurs affaires, mais j'ai voulu allumer le mien. Je suis resté un bout de temps à regarder mes affaires brûler et à regarder l'océan vers l'ouest alternativement. Il y avait de l'émotion. Je pensais à plein de choses que je tairai, surtout à mes fragilités à mes fêlures, à mes peines... J'aurais voulu pleurer, mais je n'y suis pas arrivé.

    Puis est venue une pèlerine, une jeune, qui a voulu profiter de mon feu alors mes choses étaient à peu près consumées. Elle avait une sorte de protège-matelas qui semblait assez épais et lourd et qu'elle avait dû trainer tout le chemin dans son sac. C'est incroyable comme on croit avoir besoin de choses. Il y a des protège-matelas partout dans les hébergements. Elle a hésité un bon moment avant de le mettre dans le feu. Je me suis éloigné pour la laisser. Et j'ai entamé le chemin du retour.


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  • J'ai retrouvé la mer. Il a d'abord fallu faire hier une longue étape de 32-33kms dans la campagne, peut-être même un peu plus car des pancartes annonçaient un "desvio provisional". Limite pour moi et pour mon carrix. Mais sinon c'était faire étape au milieu et faire deux jours d'une quinzaine de kilomètres. Pas raisonnable. Derrière ces plus de 30kms, on vous propose encore une étape encore plus longue pour arriver au Cap Finistère, Cabo Finisterre en espagnol, Fisterra en galicien. Conclusion: j'ai fait aujourd'hui 20-21 kms pour arriver à Corcubion où il y a des albergues pour se loger à prix abordables, sans doute plus qu'au bout du bout. Mais il a d'abord fallu faire 15 kms dans les bois sans rencontrer une maison. On ne trouve que la capilla Nostra Señora de Neves (Notre Dame des Neiges), puis celle de San Pedro martir, où il y a une source, qu'on m'a dite miraculeuse, mais qui est surtout bonne à boire pour le marcheur qui est à cours d'eau. Chemin magnifique, mais ça paraît long quand même. Après avoir aperçu la mer de loin à deux reprises, on termine par une raide descente vers Cee, au niveau de la mer et au bord de la ria de Corcubion. Il ne reste plus alors qu'à contourner cette petite baie pour arriver à Corcubion.

    C'est une petite ville, un petit port de petite pêche côtière, qui semble avoir un passé historique, médiéval, lié au Chemin. Un marché médiéval est annoncé pour les 24, 25 et 26 juillet. La petite église San Marcos est simple et belle; et abrite une statue de Saint Marc assez remarquable, assis, écrivant son évangile, barbu, coiffé d'un couvre-chef genre égyptien copte. Le lion qui l'accompagne est ailé.

    Je suis à 14 kms de l'extrémité du Cabo Fisterra. Je vais faire ça demain aller-retour sans mon carrix, avec juste le strict nécessaire dans mon petit sac. Je prévois donc deux nuits à Corcubion avant de retourner vers Santiago.


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  • Encore un nouveau mois.

    Ce matin j'ai quitté Santiago à 7 h 30, direction Fisterra, le Cap Finistère. La première étape est la petite ville de Negreira, à 22-23 kms. Je suis étonné de voir qu'assez peu de pèlerins vont à Fisterra. Je croyais que la plupart y allaient, mais ce n'est pas le cas. C'est aussi calme que sur le Camino del Norte. En chemin aujourd'hui, j'ai vu finalement assez peu de pèlerins. Dans l'albergue où je suis, il y a peu de monde, mais c'est  vrai qu'il y a forte concurrence dans cette petite ville.

    La chaleur s'est calmée. Le top, c'était avant-hier. Quelques gouttes de pluie à Santiago la nuit dernière, et ça a été couvert presque toute la journée. Tout-à-l'heure, il y a encore eu un peu de pluie.

    Toute l'Europe est donc suspendue (et le monde entier) à ce que les Grecs vont décider démocratiquement, si ce n'est raisonnablement, dimanche prochain. Vu du chemin, ça paraît un peu surréaliste.

     


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