• Hier matin, j'ai croisé un pèlerin polonais. Il m'a dit qu'en partant de chez lui, il avait 4000 kilomètres à parcourir pour parvenir à Saint Jacques. Il se réjouissait de n'en n'avoir plus que 1000 à faire. Comme s'il  était déjà arrivé!

    La borne des 1000 kms sur cette voie de Vézelay se trouve à Retjons, petit village au milieu de la forêt landaise, où je fais étape ce soir.

    Des pèlerins, je n'en croise plus énormément, ni sur le chemin, ni dans les gîtes, depuis une petite semaine que je suis sur cette voie de Vézelay. Sauf hier à Roquefort de  Marsan où le gîte était complet (10 places). A Osserain, j'étais tout seul, à Orthez, nous étions 5, à Beyries, j'étais tout seul, à Saint-Sever, nous étions 3, à Bougue, j'étais tout seul, à Retjons, je suis tout seul. Mais il est vrai aussi que j'ai privilégié les petits villages plutôt que les agglomérations plus importantes.

    Demain, en allant au-delà de Captieux, j'aurai déjà quitté les Landes (le département, pas le massif forestier) et je me trouverai en Gironde. La traversée de cette forêt est agréable, plus que sur la voie de Tours: moins de routes, plus de chemins, mieux indiqués, et plus loin des routes et autoroutes à grande circulation.

    Je ne pense pas avoir encore fait 4000 kms, mais peut-être pas loin de 3500. Mais je ne suis pas dans l'esprit de les comptabiliser. Un tchèque parti de chez lui et rencontré à Saint-Jean-Pied-de-Port, voulait aller à Santiago, puis à Fatima, puis faire le tour de l'Espagne, puis peut-être aller à Rome, puis peut-être à Jérusalem. Je doute un peu. Je serai personnellement déjà très content d'avoir fait ce que j'ai prévu.


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  • J'ai passé vite le Béarn. Je n'y ai fait qu'une seule étape, dimanche soir, à Orthez. Le gîte d'étape y est dans un bâtiment-tour historique qui s'appelle "l'hôtel de la Lune". Samedi soir j'étais encore dans le dernier village basque de mon parcours, Osserain, et hier soir dans le premier village landais, Beyries, où là le gîte est dans la salle des fêtes communale! Ce soir je suis à Saint-Sever où le gîte occupe une petite partie de l'ancien couvent des Jacobins. Diversité des accueils, mais tous très sympas. Ce sont les Landes sans pins, pays doucement vallonné, pays de maïs, d'élevage de poulets plein air et un peu de vaches Blondes d'Aquitaine. Cela s'appelle la Chalosse, je crois. C'est demain, après avoir passé Mont-de-Marsan, que je commencerai à trouver des pins. 


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  • Je suis reparti de Saint-Jean-Pied-de-Port hier matin, jusqu'à Ostabat. Jusque là et même un peu plus haut, c'est le tronc commun des trois voies, du Puy, de Vézelay et de Tours. Mais j'ai finalement décidé de ne pas reprendre tout de suite la voie de Tours. D'une part je n'étais pas trop motivé pour refaire tout le massif des Landes que j'avais fait à l'aller, d'autre part je n'étais pas trop rassuré sur la facilité à retrouver le chemin en sens inverse sur cette partie. J'ai donc décidé de prendre la voie de Vézelay qui est balisée GR, donc dans les deux sens. Au moins au début, c'est à dire jusqu'en Bordelais, précisément le Libournais rural où j'ai des amis. Je rejoindrai ensuite la voie de Tours, au nord de Bordeaux sans doute. On avisera. J'ai vérifié aujourd'hui que ça marche bien. A la stèle dite de Gibraltar, j'ai laissé partir à droite le chemin vers Le Puy. Les deux autres sont encore communs jusqu'à Saint-Palais. Après je ne sais pas comment part la voie de Tours, mais je n'ai eu aucun problème sur la voie de Vézelay. Je suis ce soir dans le dernier village basque (ou le premier selon le sens) sur ce chemin. Demain je trouverai le Béarn, d'abord assez vite Sauveterre-de-Béarn, puis Orthez où je ferai étape.

    Hier soir il y avait à Ostabat aussi un prêtre du diocèse d'Angers qui marchait avec trois pèlerines de son département. Nous avons célébré ensemble la messe dans l'église du village et il y avait une dizaine de pèlerins présents, allemands et français.

    Aujourd'hui je suis arrivé à Saint-Palais assez à l'avance pour la messe de 11h de la fête de l'Assomption. J'ai appris en arrivant qu'elle était célébrée par l'ancien évêque de Bayonne, Mgr Molères, venu prêter main forte au curé du lieu. J'ai donc concélébré avec lui. Chants basques en partie. J'ai constaté que cet évêque, bien que landais d'origine, maîtrise assez bien le basque. Il a passé pas mal de temps dans ce diocèse.


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  • Il va de soi que j'ai repris mon 06 21 74 16 57, où vous pouvez me joindre si le cœur vous en dit.

    En arrivant hier matin chez les frères, il me restait un problème à résoudre: la remise en état de mon carrix. Deux problèmes: la roue d'abord qui était très usée et surtout dont le roulement était mort depuis longtemps et qui avait donc un énorme jeu par rapport à l'axe. Ensuite la fragilité du tube, à l'endroit où les bras peuvent se déboîter et se plier. Il y avait déjà un morceau détaché d'un côté et c'était fissuré de l'autre. J'ai donc parlé de ça dès mon arrivée car j'espérais qu'ils pourraient me diriger vers quelqu'un qui pourrait solutionner ces problèmes. En fait un frère bricoleur a pris les choses en mains. Nous sommes allés d'abord chez un marchand-réparateur de cycles qui n'a pas su quoi faire, puis chez un marchand de matériel médical, fauteuils roulants, etc... Ils avaient effectivement des roues de cette dimension, sauf au niveau du diamètre de l'axe. Finalement nous sommes allés chez un quincailler-bricolage de Saint-Jean-de-Luz, où on a trouvé exactement la roue qu'il fallait. On y a trouvé aussi du tube s'emboîtant exactement dans celui du carrix et permettant donc de le renforcer. Cela ne m'a pas coûté grand chose, et le frère a fait le remplacement de la roue et les réparations qui me permettent de repartir maintenant avec un carrix remis en état et avec une roue neuve. Je crois que ça me sera maintenant nettement plus facile de le tracter. Que demande le peuple?

    J'ai dépouillé mon courrier. J'ai trié, j'ai jeté ce qui était à jeter, j'ai renvoyer chez mon père ce qui était à garder. J'ai fait mes comptes comme l'homme de l'évangile qui s'assoit pour calculer la dépense et voir s'il aura de quoi aller jusqu'au bout de son projet. Je vois mieux où j'en suis, ça ira. Demain je vais retourner à Saint-Jean-Pied-de-Port pour reprendre le chemin après-demain.

     


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  • Je n'étais à l'avance pas très motivé par l'étape de montagne Roncesvalles-Saint-Jean-Pied-de-Port, même si, après tout ce que j'ai fait déjà, elle n'est peut-être pas si difficile que ça dans ce sens-là. Mais après être arrivé à Roncesvalles (Roncevaux, ou Orreaga en basque) sous le crachin et après avoir vu l'accueil administratif et la queue de pèlerins attendant d'entrer dans l'immense hyper-albergue, je n'ai vraiment pas eu envie du tout de rester là. Il faut dire aussi que je commençais à en avoir un peu marre de l'Espagne. J'ai donc zappé en prenant le bus de 15h30 entre Roncevaux et Saint-Jean-Pied-de-Port (Donibane Garazi si vous préférez) et je suis allé au gîte paroissial où on accueille 10 personnes et où il y a un repas communautaire le soir et la vaisselle communautaire idem et donc une ambiance sympathique et tranquille.

    Ce matin je suis venu en bus et train à Bayonne où j'ai pu récupérer du courrier que j'avais raté au passage au mois de mai, faire des courses notamment (à Decathlon, incontournable!) racheter encore de nouvelles chaussettes de marche et deux nouveaux mousquetons pour l'accrochage de mon carrix,  un ayant déjà lâché depuis longtemps, un autre étant très usé et celui que j'avais en rechange ne me paraissant pas plus solide que ça. Cette fois j'ai carrément des mousquetons d'escalade. Je bénéficie ce soir à nouveau de l'hospitalité de Bélen qui m'avait si bien accueilli à l'aller, qui m'avait solidement réparé mon harnais et à qui j'ai demandé de le renforcer à nouveau!

    Demain je vais aller à Ciboure pour chercher l'hospitalité de la communauté des frères qui m'avaient également accueilli à l'aller et où du courrier m'attend aussi. J'y resterai un jour de plus pour me reposer un peu. Mon idée est de repartir ensuite à Saint-Jean-Pied-de-Port pour m'engager dans la voie de Tours en sens inverse et commencer ainsi mon retour vers le nord. Je crois que ça sera plus agréable que la côte basque et landaise et ça sera dans la continuité du Camino Francès.


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